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Présidentielle 2017 : retrouvons une ambition française

Je dirige l’IPAG Business School, grande école de commerce qui forme de jeunes professionnels qui allient agilité dans le business et sens de l’intérêt général. Je participe également au think tank anti-décliniste, le Comité Les Orwelliens

Depuis 2002 (date à laquelle j’ai été candidat sous les couleurs de Jean-Pierre Chevènement aux législatives), une certaine idée de la France me tient éloigné d’une vie publique dominée par ceux que de Gaulle appelait les « politichiens ». Face au départ massif de nos jeunes diplômés à l’étranger, il m’est apparu utile de souligner l’urgence d’un sursaut national.

Lundi matin. Un CEO réunit ses équipes. Il leur dit : « notre marque est minable, notre entreprise poussiéreuse, la concurrence est invincible, vous êtes nuls ! »

Cette boîte s’appelle la France. Les CEO président depuis 30 ans.

De gauche comme de droite, les locataires de l’Élysée nous expliquent qu’à l’échelle de la globalisation, nous serions trop petits et trop français.

À les écouter, le monde serait devenu trop rapide et trop vaste pour un Hexagone qui devrait se résigner à devenir un parc à thème avec ses monuments (témoins de ses gloires passées), ses terroirs (à conserver) mais aussi avec ses grèves et ses commerçants agressifs que des peuples travailleurs et pleins d’entrain seraient encore bien bons de visiter.

Ici et là quelques multinationales (luxe, distribution, énergie, banque) seraient parvenues à s’adapter (justement en larguant les amarres). Toute la classe dirigeante partage cette conviction d’un déclin inéluctable. Et ce pessimisme mortifère porte ses fruits…

La France pesait 6% du marché mondial, il y a vingt ans, contre 1,5 aujourd’hui. L’investissement en R&D en Corée ou en Israël représente 4% du PIB contre 2% chez nous. Chaque année, 200 000 Français (plutôt bien formés), espérant trouver une herbe plus verte ailleurs, votent avec leurs pieds. Mais il suffit de regarder ce qu’ils deviennent pour comprendre que le logiciel France n’a pas dit son dernier mot. Retirer les Français de la Silicon Valley, des studios Pixar, de la City ou de Singapour et vous verrez la globalisation caler. On réduit la panne française à des réactions pavloviennes sur les prélèvements obligatoires (trop élevés et à réduire) et sur le droit du travail (trop rigide et à fluidifier) ou sur le fait que notre nation défend un modèle social qui ne gêne nullement certains pays (scandinaves) et en fait rêver beaucoup d’autres (à commencer par les États-Unis).

On réduit toute ambition (en l’espèce une absence totale d’ambition) à des mesures de gestion, certes importantes mais secondaires. Croit-on que l’on motivera le peuple qui a construit le château de Versailles, libéré les États-Unis, inventé le cinéma, creusé le canal de Suez, en réformant son code du travail ou en baissant ses dépenses publiques ? Ceux qui le croient se piquent de pragmatisme, ils ne connaissent pas la psychologie des peuples, en particulier celle des Gaulois.

La panne française est surtout dans les têtes de dirigeants qui ne veulent plus projeter la France vers le monde et vers l’avenir. La victoire n’est plus concevable, l’espoir est étouffé. Or, dans tous les pays en croissance, il existe un patriotisme puissant et ouvert.

Guillaume Bigot

7 réflexions au sujet de « Présidentielle 2017 : retrouvons une ambition française »

  1. Important mais secondaire? Oxymore quand tu nous tiens… Pour se projeter vers le monde, la première chose à faire est de mettre de l’ordre dans nos finances et de réduire nos dépendances aux préteurs. La 2ème chose est de décongestionner le pays pour qu’il retrouve de la fluidité, de la vitalité et de la réactivité. Alors nous pourrons conquérir et nous projeter. Cela a d’ailleurs commencé comme cela en 1959…

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      1. Le chauvinisme pseudo-gaulois n’a jamais constitué un programme politique. La mythologie ne peut pas remplacer l’Histoire. Les Gaulois -devenus gallo-romains à la suite d’une première défaite écrasante- ont depuis bien longtemps été écrabouillés par les Francs et autres sauvages venus du Nord. Ces derniers ont imposé jusqu’à leur nom à cette nouvelle entité.
        Le christianisme avait bien redonné un second souffle de civilisation, l’actuelle déchristianisation accélérée -et qui n’a rien à voir avec une pseudo invasion musulmane- a eu pour effet de ré-ensauvager la France qui renoue tranquillement avec l’ère mérovingienne. Il n’y a qu’à voir votre troisième roi fainéant, Macron, succéder aux deux premiers Nicolas et François pour s’en convaincre.

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  2. M Bigot je vous dis OUI à 100% et ce d’autant plus qu’en 2002 nous avions le même candidat. Oui à 100% pour l’homme qui illustre votre article.

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  3. c’est dingue le communautarisme qui plombe les bonnes volontés! moi c’est cela qui m’empêche d’adhérer à votre article. cela est petit tellement c’est restrictif. je vous laisse jouer entre vous qui croyez etre le moteur de la france avec un petit f

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  4. Pour Napoléon, comparaison n’est pas raison, certes il a le mérite d’avoir stabilisé la France après cette révolution débuté par les « nantis » selon H. Guillemin. Il existe quelque similitude entre cette période et la nôtre si nous considérons que les chômeurs d’aujourd’hui sont un peu les morts d’hier alors que tout va bien pour la belle société qui s’enrichit sur les victoires. J’abonde sur le premier objectif de contrôler puis de réduire notre dette, cet effort devra être expliqué et accepté par les citoyens, il faudra expliquer l’origine et l’histoire de cette dette, les politiques sont ils prêts a assumer leurs échecs. Ensuite il faudra faire des choix, réduire, compenser, faire payer les fraudeurs et les puissants comme ces quelque 340 multinationales qui contournent l’impôt des états en passant des accords « secrets » avec le grand Duché. Bref, rien ne pourra se réaliser sans une politique claire soutenue par un état fort et c’est peut là tout le problème.

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  5. Il en va des chutes qui ne s’inventent pas comparables à celle de Montesquieu dans » l’Esprit des Lois »

    La panne française est surtout dans les têtes de dirigeants qui ne veulent plus projeter la France vers le monde et vers l’avenir. La victoire n’est plus concevable, l’espoir est étouffé. Or, dans tous les pays en croissance, il existe un patriotisme puissant et ouvert.

    Une conclusion humaniste qui cache une réalité bien plus triviale.(humanisme cache-sexe du pouvoir)
    Le capital assume jusqu’au bout la réalisation du plan Marshall ,plan ayant jusqu’ici échoué devant la résistances des forces vives.
    La france devient un champs de pommes de terres avec ses esclaves corvéables à merci.
    Du côté de l’élysée on spécule gentiment sur le marché international de la spéculation.
    La vie est belle, doux idéaliste ou redoutable truqueur…..

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