Pour en savoir plus sur chaque membre du Comité (et accessoirement vous instruire intelligemment), voici une sélection de nos livres principaux.
Gérald Andrieu
Le peuple de la frontière, éditions Le Cerf, 2017
Trois millions de pas : d’octobre 2016 à mars 2017, de Dunkerque à Menton, Gérald Andrieu a parcouru à pied la frontière terrestre de notre pays. Pour aller à la rencontre de la France périphérique. Loin de Paris, des médias et des sondages, il a recueilli les paroles, observé les actes, partagé la vie de ces Françaises et de ces Français anonymes et oubliés. Ceux auxquels les candidats ne s’adressaient pas. Ceux qui n’attendaient rien de Macron. Ceux qui, exclus des débats de la campagne présidentielle, ne manqueront pas de s’inviter dans le nouveau quinquennat.
Alexandre Devecchio
Les nouveaux enfants du siècle, éditions Le Cerf, 2016
Ils ont vingt ans. Ils sont islamistes et partent pour le djihad. Ils sont souverainistes ou identitaires et s’enrôlent au Front national. Ils sont conservateurs, catholiques et animent la Manif pour tous. Tout les oppose, mais ils s’opposent tous à la globalisation, au libéralisme, à la fin de l’histoire. Par leurs révoltes et par leurs fractures, ils sont le miroir de la France d’aujourd’hui et de demain.
Des caves des cités aux couloirs de Sciences Po, des sites propagandistes aux collectifs militants, des émeutes aux manifestations, ce livre fait plonger dans le chaudron d’une génération sulfureuse. Enquête sans précédent, il donne la parole à ses protagonistes, notoires ou anonymes. Essai inédit, il les inscrit dans les débats intellectuels et les retournements idéologiques dont ils sont à la fois les héritiers et les contestataires.
Jusqu’où iront leurs volontés tragiques et antagoniques de refaire le monde défait de leurs parents ? Nous annoncent-ils un futur de conflits communautaires, ethniques et religieux, ou un avenir placé sous le signe du sursaut politique et spirituel ?
Voici, pour la première fois, tels qu’en eux-mêmes, les nouveaux enfants du siècle.
Jean-Michel Quatrepoint
La Crise Globale, éditions Mille et une nuits, 2008
La crise des subprimes ? C’est la faute des banques. La bulle Internet ? C’est la faute de la spéculation. Les fermetures d’usines et les délocalisations ? C’est la loi de l’économie. Le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre ? Ils n’ont bien sûr rien à voir avec le développement exponentiel des transports et le mouvement brownien des marchandises aux quatre coins de la planète. Les hausses vertigineuses des matières premières ? C’est la faute des Chinois, des Indiens et des Brésiliens. Bref, d’une demande qui explose. À chaque phénomène, on trouve une explication technique, et surtout partielle, généralement a posteriori.
Mais jamais, au grand jamais, on ne cherche à relier les problèmes les uns aux autres. Dans une société dominée par la globalisation, il ne faut surtout pas… globaliser les problèmes. Car ce serait reconnaître que la crise que le monde traverse, comme la paupérisation en marche de nos classes moyennes, ne tombe pas du ciel et qu’il s’agit bien d’une crise globale.
Le Choc des empires, éditions Gallimard, 2014
États-Unis, Chine, Allemagne : trois pays, trois empires qui dominent désormais l’économie mondiale. Les grandes crises rebattent toujours les cartes, renforcent les uns, affaiblissent les autres. Celle que nous vivons, depuis la faillite de Lehman Brothers, ne déroge pas à la règle.
La Chine poursuit méthodiquement sa longue marche pour redevenir la première puissance mondiale qu’elle était au XVIIIe siècle, avant la première révolution industrielle. Les États-Unis ont pris conscience qu’une alliance privilégiée avec la Chine risquait d’être un marché de dupes. Pour maintenir leur rang, il leur faut prendre le virage de la troisième révolution industrielle, investir, innover, reconstruire leur appareil de production, et, à l’international, fédérer les voisins de la Chine – du Japon au Vietnam – inquiets de sa montée en puissance. L’Allemagne, depuis sa réunification, bâtit pas à pas une Europe allemande, consacrant ainsi le retour, sur la scène mondiale, de la Germanie.
Chacun de ces empires s’appuie sur ses grandes entreprises et se voit au centre du monde. La Chine rééquilibre ses voies commerciales vers l’Europe, via la Russie. Les États-Unis poussent à des accords de libre-échange transpacifique et transatlantique, pour offrir à leurs multinationales les marchés qu’elles n’auront pas en Chine. En imposant son modèle économique, l’Allemagne a fait de l’Europe un nain politique. Elle ne veut pas avoir à choisir entre ses principaux clients, la Chine et les États-Unis. Quant à la France, elle est absente de ce nouveau Kriegspiel mondial.
Natacha Polony
Nous sommes la France, éditions Plon, 2015
Après les attentats de janvier 2015, 4 millions de Français ont défilé sous le slogan « Nous sommes la France ». Mais qui sont ce « nous » et cette France ? Il est essentiel d’affirmer ce qui nous rassemble, au-delà des diversités, à travers la France et la République, pour ne pas voir les fractures se creuser et les plaies s’infecter.
Si 4 millions de Français ont pu descendre dans la rue, proclamant derrière le slogan « je suis Charlie » (réduit par la suite et jusqu’à l’absurde à l’expression simpliste d’une injonction à l’émotion) un immense « nous sommes la France », encore faut-il se demander qui est ce nous et ce qu’est la France. De ne pas poser cette question, nous nous condamnerons à voir se creuser les fractures et s’infecter les plaies. De ne pas proposer à tous les jeunes Français, d’où qu’ils viennent, l’adhésion à une identité nationale qui leur raconte autre chose qu’un vague catéchisme mâtiné de développement durable et de droits de l’homme pour habiller d’idéal le consumérisme et le spectacle, nous nous préparons le pire des cauchemars : un pays fragmenté, rongé par les haines et les sécessions.
Alors, saisissons cette occasion que nous offre le drame et affirmons ce qui nous rassemble, au delà des diversités, à travers la France et la République.
Benjamin masse-Stamberger
Casser l’Euro, éditions Les liens qui libèrent, 2014. Co-écrit avec Franck Dedieu, Béatrice Mathieu et Laura Raim.
Après cinq ans d’une crise sans précédent, un constat s’impose : la zone euro est la région du monde qui a le moins bien résisté au choc financier. Pourtant, malgré la tempête qui a dévasté nombre de ces pays membres, et condamné toute une génération, dans les pays du Sud, à choisir entre l’exil et le chômage, la monnaie européenne demeure une vache sacrée, un totem auquel il est interdit de toucher sous peine d’excommunication définitive. C’est ce tabou qu’il convient de briser, sans trembler. Le constat d’échec, en effet, est flagrant : l’euro n’est parvenu ni à endiguer les crises financières, ni à protéger des grands vents de la mondialisation, encore moins à provoquer une unification sociale et politique du Vieux Continent. Face à ce paysage désolé, les auteurs osent affirmer : oui, il faut sortir de l’euro pour sauver l’Europe. La solution la plus réaliste et la plus applicable, à leurs yeux, est celle d’un retour aux monnaies nationales, réunies au sein d’une monnaie commune. Ils expliquent les modalités d’action, pour que cette sortie se fasse sans provoquer les catastrophes que prédisent ceux qui veulent surtout que rien ne change.
Franck Dedieu
Inévitable protectionnisme, éditions Gallimard, 2012. Co-écrit avec Benjamin Masse-Stamberger et Adrien de Tricornot.
Le protectionnisme est le dernier tabou des élites européennes. Malgré la violence de la crise, la suprématie du libre-échange demeure une croyance indiscutée. C’est cette interdiction de débattre que les auteurs, journalistes économiques de la nouvelle génération, ont voulu lever dans ce livre sans a priori idéologique. Le constat est cruel : l’idéologie libre-échangiste, devenue hégémonique à la fin du siècle dernier, est aujourd’hui battue en brèche par les faits. Dans les pays en développement, l’amélioration du niveau de vie, réelle dans certains cas, s’est avérée illusoire dans beaucoup d’autres. Dans les pays développés, la mondialisation a creusé des inégalités qui menacent de corroder le tissu social de nos sociétés. Le temps est donc venu pour l’Europe de définir un protectionnisme positif, européen, social et écologique, à l’opposé du nationalisme et du repli sur soi. C’est ce à quoi s’emploie cet ouvrage, qui étudie les conditions de la mise en œuvre d’un tel dispositif et la manière dont il pourrait s’appliquer concrètement dans la vie des Européens.
Eric Delbecque
Le bluff sécuritaire, éditions du Cerf, 2017
Idéologie sécuritaire, état d’urgence, opération Sentinelle, risque zéro, dit la théorie. Impréparation, outrance, illusion, imprévoyance, dit la pratique. Face à la terreur, les effets d’annonce sont tout, sauf des mesures de réalité.
Spécialiste des guerres nouvelles, Éric Delbecque dit ici la vérité sur la politique-spectacle de la rassurance publique. Il dévoile la faiblesse des conceptions et des dispositifs qu’elles signalent. Il révèle les moyens stratégiques et technologiques qu’elles requièrent. Il éclaire la mutation des mentalités qu’elles appellent.
Comment penser la vulnérabilité de nos sociétés, plutôt que de promettre un monde idéal dont le conflit, la violence et la mort seraient bannis ? Comment repenser notre modèle de protection, inefficace et obsolète ? Comment substituer, désormais, l’anticipation à la réactivité ? Bilan implacable sur le défi des attentats et le manquement des gouvernants, voici un manuel autant d’existence que de résistance.
Guillaume Bigot
Toute l’histoire du monde, éditions Fayard, 2005. Co-écrit avec Jean-Claude Barreau.
Il y a un siècle, ceux qui savaient lire savaient aussi se situer dans l’espace et dans le temps. Il n’en est plus ainsi. Les Français, et d’ailleurs tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des hommes sans passé, des « immémorants ». Par un paradoxe ironique, on n’a jamais autant parlé du « devoir de mémoire » qu’en ces temps d’oubli, car il est bien connu que l’on insiste sur une qualité seulement quand elle est oubliée. Ajoutez à cela un mépris boursier du long terme et le culte de l' »immédiateté », et vous comprendrez que notre modernité fabrique davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables et de « fils de pub » que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire. Est-il possible de déchiffrer l’actualité sans références historiques, les événements les plus actuels s’enracinant toujours dans le long terme ? Comment situer par exemple les guerres d’Irak sans avoir entendu parler de la Mésopotamie ? Les images nous choquent sans nous concerner. On voit tout, tout de suite, en direct, mais on ne comprend rien. D’où l’idée simple, ambitieuse et modeste à la fois, d’écrire un livre assez court qui soit un récit de l’histoire du monde, mais fermement chronologique pour tous les lecteurs qui souhaitent « s’y retrouver » et situer leur destin personnel dans la grande histoire collective, héroïque et tragique, absurde ou pleine de sens, de l’espèce humaine. Voici donc un résumé de l’histoire de l’humanité ; rudimentaire, mais plein de rapprochements surprenants et de questions impertinentes ; conte vrai où le lecteur pourra trouver des interprétations de faits qui ne sont pas discutables. Il est destiné à tous, à l’exception des historiens de métier.
La trahison des chefs, éditions Fayard, 2013.
Où sont passés les chefs ? Dans les salles de classe, au bureau mais aussi dans l’arène politique, le commandement se délite, disparaît, quand il ne dégénère pas en tyrannie ou en anarchie. L’entreprise semble être le dernier lieu régi par un principe hiérarchique, celui où une autorité s’exerce encore sur un collectif. Hélas, le capitalisme anglo-saxon a noyé l’art du bon gouvernement dans les eaux saumâtres du management.
Désormais, on laisse faire ses collaborateurs, on les abreuve de mots, on feint de les écouter, on les réunit et on les évalue sans cesse, on peut même les pousser au suicide : voilà quelques-unes des manifestations les plus courantes ou les plus spectaculaires de cet anti-machiavélisme de base, naïf et méchant, que l’on nomme le management. Imitant les patrons de multinationales, vos supérieurs hiérarchiques et vos élus politiques tentent d’appliquer à leur niveau les mêmes méthodes.
La Trahison des chefs explique brillamment pourquoi « manager », c’est préférer la précarité des salariés, le recrutement de clones et in fine le chômage. Et comment cette logique mène nos sociétés droit dans le mur.
Emmanuel Lévy
L’homme qui valait cinq milliards, éditions First, 2008. Co-écrit avec Mélanie Delattre.
24 janvier 2008. Le monde entier est frappé de stupeur en découvrant le communiqué de la société générale: la banque révèle avoir été victime d’une fraude massive d’un montant de 4,9 milliards d’euros auxquels s’ajoutent les pertes liées à la crise des subprimes, soit un total de près de 7 milliards d’euros… À ce jour, ces pertes vertigineuses sont attribuées à la « folie » d’un seul homme, Jérôme Kerviel, un trader de 31 ans. Fantasme ou réalité ? Au-delà du fait divers, cette enquête nourrie de témoignages exclusifs vous fera plonger au cœur d’un capitalisme financier devenu incontrôlable.