Tribune publiée le 15 décembre 2015 par Bruno Bertez sur son blog
Je parle beaucoup du populisme et sur le populisme.
Le populisme peut désigner un courant politique de droite comme de gauche. Ou si on veut, aussi bien d’ultra droite que d’ultra gauche, on a rencontré les deux possibilités dans l’histoire.
La connotation est négative pour beaucoup de raisons. Dans populisme on peut entendre populace, populaire, peuple, toutes associations qui, chez les élites ou chez ceux qui se croient tels, produisent un effet de repoussoir. Avec le populisme on est dans le vulgaire, l’archaïque, le primaire n’est ce pas. Le terme n’est employé que dans un sens péjoratif.
Pourtant, faire référence aux intérêts et aux souhaits des peuples ne parait pas, en soi indigne. Il ne le devient que si le contenu qui est donné aux discours et aux programmes est démagogique ou condamnable au nom des valeurs de base de la société. Or le populisme ne préjuge rien de tout cela, n’implique rien de tout cela. Sauf si on s’en sert comme d’un fourre tout commode pour y loger tout ce que l’on ne supporte pas comme: la critique , la contradiction ou le simple débat. On y enferme le tout, bien scellé avec une étiquette, attention pourriture, malfaisant, malsain , pas digne de voir le jour.
j’ai tendance à prendre le populisme non comme un contenu, mais comme une forme, comme une manière de faire de la politique, simplement, clairement, d’une manière accessible à tous. En fait j’y mets deux choses, la première c’est l’intérêt du peuple et la seconde c’est la simplicité, la clarté. Le populisme est aussi une forme qui rejette la sophistication , le flou, les brouillards et autres enfumages. Le populisme est une défense saine contre les mystifications quotidiennes du discours politique de l’establishement. Il démasque la confusion. La forme populiste dit avec des mots simples, elle appelle un chat un chat, elle est ennemi du grand écart qui permet d’affirmer au même moment une chose et son contraire.
De la justesse de mon choix témoigne la diversité des contenus qui au cours de l’histoire ont rempli la forme « populisme ». Pour moi, c’est une façon , une autre façon de faire de la politique en réintégrant dans son champ, celui qui en a été évincé, par la technocratie, par les Enanistes Français, par les bureaucrates Européens , et maintenant toute la classe politique, en réintégrant le citoyen lambda, moyen ou simplement normal. Je vais jusqu’à y inclure la société civile. Bref, les gens. Tout le monde parle à leur place: les mal-élus, les fonctionnaires, les médias, les artistes de variété, footballeurs compris, les sondeurs , tous sujets supposés savoir . Finalement je crois que tous ces gens, je les appelle les « dominants ». Et j’avoue qu’ils me déplaisent.
J’en ai assez de leurs erreurs qui nous conduisent à l’affaissement depuis les années 70, au chômage et à la désocialisation, au rejet et maintenant aux guerres dont on ne voit ni la stratégie ni la finalité. J’en ai assez de leur arrogance, de leur inculture réelle, de leurs prétentions à tout régir, tout surveiller et à tout contrôler. J’en ai assez de ces donneurs de bons points , de ces gardiens du temple de la bien pensance qui n’est que le masque de leur non-pensance. Car c’est incroyable ce qu’il sont stupides dans leur conformisme, dans leurs modes et leurs bêlements de moutons. On dit qu’ils sont individualistes, quelle erreur, ils se croient, on les croit individualistes, mais ils n’existent qu’en troupeau, tous semblables avec leurs fausses différenciations, pointées par les marques commerciales ou les cartes de visite qu’ils arborent sur leur laine de moutons. Ces moutons qui pensent tous pareils , qui bêlent en choeur, qui aimeraient faire de la société civile, faire du peuple, des veaux. C’est pour cela qu’ils collent l’étiquette populiste, pour ravaler au rang de « presque bêtes » non civilisés, non touchés par la grâce de la modernité ou de l’universalité. Pourquoi les moutons seraient-ils supérieurs aux veaux, franchement, je vous le demande.
Le populisme est une façon de faire de la politique en réintégrant dans son champ le peuple et en parlant comme et pour le peuple. Et le peuple n’est pas si stupide puisqu’il comprend quand on lui parle de chômage, de régression de pouvoir d’achat, de précarité, d’insécurité, de gaspillage et de perte de perspectives pour lui et ses enfants. Il comprend, même quand on lui parle de politique étrangère, de guerre et de combats dits terroristes. Tout cela, non seulement il le comprend mais il le vit, ce n’est pas abstrait, ce ne sont pas des chiffres, des statistiques, non, c’est du mal vivre, de la souffrance. Du sang et des larmes.
Avec mon énumération de tout ce que le peuple connait, comprend et subi, on pourrait croire que le populisme est de gauche! Eh bien non, il est de droite si on en croit les catégories habituelles. Tous ces gens , toutes ces victimes , peu à peu rejoignent le camp de la droite populiste ou extrême parce que la gauche n’a que faire du peuple. Elle l’a abandonné , sacrifié. Sacrifié à quoi? Sacrifié aux prébendes, aux privilèges, aux voitures avec chauffeur, à la gloriole, aux mondanités, pour les uns et aux joutes de l’intellect des cheveux coupés en quatre, aux querelles masturbatoires, aux jeux de ce qui reste d ‘appareils, aux délices du mandarinat pour les autres. Le populisme n’est de droite que parce que la gauche manque à sa raison d’être, défendre le peuple. Le faire monter.
Le rêve de la gauche, son projet , c’ est de prendre la place de la droite , de faire aussi bien qu’elle, soit par les mêmes moyens , soit par d’autres. Que dire de la honte qui devrait saisir Mélenchon le soir de ses échecs ? Lui qui a tout raté depuis l’erreur indigne qui l’ a conduit à favoriser l’installation du social démocrate solférinien Hollande, juqu’à son combat honteux lorsqu’il insulte par Front National interposé le peuple que lui même manque à représenter.
La seule possibilité de changement ce n’est pas le « ni droite ni gauche » des Juppé, Valls et autre partisans de la troisième voie de sinistre mémoire; partisans d’une société à la botte du très grand capital globalisé, non, la seule possibilité réside dans la montée que l’on attend pour la santé de la démocratie d’un populisme de gauche. D’une résurrection qui porterait le combat là ou il doit être porté , sur la souveraineté, sur la résistance aux pressions de l’étranger, sur la neutralisation/remise à leur place des bureaucrates nationaux et européens, sur le redressement du front social face à la ploutocratie qui ne cesse de s’enhardir.
Ceux qui stigmatisent le populisme se trompent de combat et d ‘ennemis.
Ce que vous voulez existe déjà c’est l’UPR, l’Union Populaire Républicaine. Ni de droite ni de gauche mais rassemblant toutes les tendances politiques dans un combat de libération nationale pour que la France retrouve sa démocratie et ses valeurs.
http://www.upr.fr
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Il est légitime de poser la question suivante : pourquoi et comment des hommes et des femmes politiques en sont arrivés à ne pas s’intéresser au bonheur (ou le moyen d’en produire) des membres de la communauté entière de la nation dont ils détiennent leurs mandats et pourquoi ils font tout à contre sens de cet objectif. Que et qui servent-ils?
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Ernesto Laclau a beaucoup écrit sur le populisme et il a, entre autres, souligné le fait que tant qu’on ne définissait pas ce qu’on entendait par le mot peuple on pouvait produire de beaux textes théoriques sans aucune portée politique car le mot peuple ( comme « démocratie », « souveraineté du peuple « ….)rester ce qu’il appelait « un signifiant vide « .
Remplir ce signifiant vide pouvait se faire qu’en parlant de politique et par exemple en 1789 le peuple était composé de l »ensemble des personnes au système féodal et à ses privilèges.
Pierre Leyraud
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Ernesto Laclau,,qui a beaucoup écrit sur le populisme, souligne à juste titre que tout écrit sur le populisme reste vide de sens tant et aussi lon gtemps qu’on n’a pas défini ce qu’on entend par peuple. Le mot peuple comme le mot démocratie sont ce qu’il appelle des « signifiants vides » c’est à dire des mots qui peuvent être utilisés tout en étant vide de contenu. C’est quoi le peuple ? la démocratie ? La seule façon de remplir ces signifiants vides est de leur donner un contenu politique qu in’est pas le même selon le projet politique qu’omet de l’avant. Le peuple de France de Mélenchon n’est pas le m^me que le peuple de France de La Pen …Je pense moi aussi qu’il peur exister un populisme de gauche mais son existence est consustencielle à l’existence d’un projet de gauche et n’a aucune existence « avant » ou « en dehors » dun tel projet.
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Il est temps de remettre en place une démocratie où s’opposent, avec virulence, les idées de droite et de gauche, pas de faire du consensus mou à la botte des capitalistes, le populisme de gauche est la seule option qui reste, à gauche ce n’est pas le ps qui peut en être le porteur, ce parti ayant trahit sans vergogne le peuple depuis des années…La démocratie est en danger et ce n’est qu’ avec un parti de gauche réellement populiste qu’elle survivra!…Reste à le créer 🙂
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